Déconfinement : l'affaire des masques
Rendre les masques disponibles pour tous et à prix coûtant : un enjeu d'image majeur pour les GMS
Intermarché dégaine parmi les premiers, en promettant 100 millions de masques
L'enseigne fait également profiter ses filiales Netto et Bricorama de l'image associée à la disponibilité des masques
Intermarché en profite même pour valoriser une fois de plus son double statut de producteur et distributeur
Mais derrière l'effet d'annonce, la réalité est plus difficile : le 4 mai, il y a en tout et pour tout 34.000 lots de masques (selon le texte de bas d'annonce), réservés aux porteurs de cartes de fidélité, sur réservation. Soit très peu pour l'ensemble des magasins. tous les porteurs de carte ne seront pas servis.

Résultat : sans doute de nombreuses frustrations en découvrant ce message sur le site
Stratégie différente pour Carrefour : des lots moins spectaculaires ( 5 ou 10 masques et non 50). mais plus nombreux ?
Le cas Playmobil
Playmobil, qui s'est aussi lancé dans la production et la distribution de masques (via son site e-commerce), annonce plus prudemment 6 à 8 jours de délais.
Ici, les masques ne sont pas annoncés à prix coûtant, mais à 4,99€ (avec 10 filtres de rechange) et participent à une opération caritative (1€ reversé aux restaus du coeur). A noter : ils "ne sont pas un dispositif médical" (sans doute parce que Playmobil ne dispose pas de licence/d'AMM pour vendre ce type de produit) )
Deuxième difficulté : la polémique
Derrière la difficulté de l'approvisionnement à court terme, il y a aussi cette double polémique : les GMS sont-ils réellement prioritaires dans l'attribution des quantités disponibles ? Et n'ont-ils pas caché leurs sources d'approvisionnement à l’État ?

Non, répondent les ténors de la distribution. Avec des arguments à la clé. Suffisants ?
Pour désamorcer la polémique, Intermarché propose un partenariat avec les pharmaciens
Conclusion
En synthèse, l'opération masque sera fortement porteuse d'image ... si elle réussit à franchir ses deux écueils : la frustration des clients attirés par l'effet d'annonce et qui vont devoir patienter et les soupçons de "détournement" de produits prioritaires.